La complainte du chroniqueur artistique 2.0

Chers lecteurs, cela fait bien longtemps que je n’ai pas écrit de nouveau billet ici. Bien sûr, notamment pour des raisons pratiques liées à un travail prenant et qui va plus loin que le simple métier qui paye le loyer. Je n’en dis pas plus pour l’instant, mais il se pourrait même que voie le jour bientôt un site sur un vaste sujet (en lien avec mon activité professionnelle) qui déjà aujourd’hui prend de la place dans nos vies, et en prendra encore plus dans le futur. Je ne sais évidemment pas m’avancer sur ma capacité à tenir à jour à la fois Carpe Webem et ce nouveau site dont l’idée se dessine de plus en plus nettement sans que j’aie pu encore en trouver le titre, aussi en sommes-nous toujours au stade de l’idée.

Plus spécifiquement, je me suis trouvé vis-à-vis du contenu culturel et artistique de Carpe Webem dans une situation difficile. J’aime chroniquer l’art, le théâtre, les expositions. Je dis bien, j’insiste, chroniquer et non critiquer. Pour avoir assisté à un débat sur la critique d’art face à l’histoire de l’art, j’ai bien ressenti un profond mépris de la profession pour le genre d’écrits que je produis et dont la subjectivité est pourtant clairement annoncée, assumée, revendiquée. Je confronte ici ma subjectivité avec les vôtres, vous laissant ainsi situer vos goûts par rapport à mes impressions, pour vous permettre peut-être de choisir une exposition, un spectacle qui pourra vous plaire. Mais passons sur cette posture…

Je me suis trouvé, disais-je, dans une situation difficile. Le chroniqueur d’expositions et spectacles, s’il est un chroniqueur honnête avec son lectorat, ne chronique que des évènements auxquels il a assisté, et non tous ceux pour lesquels il reçoit des communiqués de presse. Et je veux être un chroniqueur honnête. Aussi me suis-je rendu, dans la grande majorité des cas à mes frais, dans les musées et théâtres. Reprenez l’historique de ces derniers mois sur Carpe Webem, comptez 10 à 15 euros par article sur une exposition, 20 à 30 euros par article sur une exposition, ajoutez quelques dizaines d’euros de catalogues d’expositions et de livrets ou manuscrits de théâtre, et vous arrivez à ue jolie somme.
J’aime cette activité de chroniqueur, et même si je n’avais pas Carpe Webem pour publier, je continuerais à visiter des expos et à assister à des pièces de théâtre en notant mes impressions. Mais je ne peux pas assurer les dépenses me permettant de produire un contenu suffisamment fréquent pour un support web. Ce problème étant posé, plusieurs possibilités s’offrent à moi.

La première, c’est d’être autant que possible invité aux évènements artistiques et culturels. Vous comprendrez que cela est loin de ne dépendre que de moi. Je devrais certainement, j’en conviens, envoyer des e-mails aux représentants des différents acteurs, publics et privés, des arts plastiques et vivants pour leur exprimer mon souhait d’être invité, en espérant rencontrer de l’intérêt.

La seconde possibilité, c’est de préférer aux évènements payants ceux qui sont gratuits. C’est difficile pour le théâtre… mais à quelques reprises je me suis rendu en galerie d’art, lors ou non des vernissages. Je me suis alors trouvé en contact avec « le milieu de l’art ». J’ai pu y rencontrer ponctuellement des personnes ouvertes et intéressées par la communication de leur activité par le biais de ce qu’on appelle pour recouvrir toutes sortes d’expressions différentes le web 2.0. Je pense en particulier à Julia Gragnon de la Galerie de l’Instant, ou à Adrien Pasternak, commissaire de l’exposition « Fragmentations urbaines » à la galerie 64bis.
Mais je me suis aussi souvent retrouvé dans des rendez-vous mondains, sans échange ni partage sur ce qui justement aurait dû rassembler les visiteurs. Pas de présentation des artistes, pas de lecture, pas de clés. Du champagne, des canapés, des visiteurs qui se connaissent et passent devant les oeuvres en lâchant parfois un « Oh, c’est amusant ». Il y a bien sûr des perles à découvrir, mais d’après ce que j’ai expérimenté, ce n’est pas principalement dans les galeries que je vais envoyer ceux que j’essaie d’amener au goût de l’art. Parce que je crains qu’ils n’y soient pas reçus.

La troisième possibilité serait l’abandon, mais il n’est pas d’actualité. D’abord ce ne sont pas les idées qui manquent, et on ne pose pas la plume si facilement. Mais il faut pourtant rester constant et fréquent, sous peine de disparaître. Oui, dans le web, le chroniqueur coule s’il arrête de s’agiter, la seule alternative concerne la spirale vers le haut et la spirale vers le bas.

On remet le courant et on repart, donc. Je reviens du festival de la Correspondance de Grignan, invité par Durance grâce à la plus que talentueuse fille qui fait des bulles, je reviens d’un week-end de rêve grâce à l’équipe formée par Alexandra, Charles et Nicolas, et à un groupe d’invités adorable. Mais j’en parlerai plus dans les prochains billets. La vie de blogueur a ses bien beaux moments.

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Un commentaire

  1. Umberto
    12 juillet 2010
    Répondre

    Tu vas faire un site sur la conversion des Kelvins en Celsius ?
    C’est énorme !!!

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