Mondrian/De Stijl, au Centre Pompidou

Du 1er décembre 2010 au 21 mars 2011, le Centre Pompidou consacre une rétrospective au mouvement néo-plasticiste De Stijl et à un de ses plus célèbres représentants, Piet Mondrian. Voyage aux sources de l’art moderne.

Reconstitution de l’atelier de Piet Mondrian, Paris, 26 rue du Départ Situation en 1926 Projet réalisé pour la première fois par Frans Postma en 1994-1995 lors de l’exposition « Earthly Paradise » au Beurs van Berlage d’Amsterdam. Haarlem, Collection Link

On fait généralement remonter au début des années 1910 la naissance de l’art moderne, sous le pinceau de Kandinsky. Ses impressions, improvisations et compositions naissent parallèlement au cubisme et vont influencer Piet Mondrian et Theo Van Doesburg, qui fonde la revue De Stijl en 1917, synthétisant la conception spiritualiste de l’art des courants symboliste et théosophique. La « nouvelle vision » du mouvement De Stijl marque un net passage à l’abstraction, une composition picturale séparant les plans de couleur par des lignes.

Très tôt, les oeuvres de Mondrian montrent une structuration mettant en valeur les lignes principales des paysages qu’il représente, des compositions dont la figuration disparaît petit à petit, dont les lignes forment bientôt uniquement des angles droits, la relation parfaite selon Mondrian. En 1926, il écrit les Principes généraux du néo-plasticisme et théorise l’équilibre des couleurs et des moyens plastiques, l’utilisation des couleurs primaires, des lignes droites.

Au-delà des expérimentations picturales, De Stijl (en particulier Van der Leck et Van Doesburg, Mondrian restera à l’écart de la déclinaison tri-dimensionnelle du néo-plasticisme) se veut une nouvelle vision de l’architecture extérieure et intérieure, développe un discours social. Des projets urbains naîtront ainsi des idées De Stijl, et notamment les principes d’urbanisme de Cornelis Van Eesteren.

L’exposition est riche et donne une vision d’ensemble de l’historique de De Stijl, de l’oeuvre de Mondrian, et des liens d’influence entre les représentants du néo-plasticisme. Cela suffit à en faire une exposition à ne pas rater. Je regrette cependant que le commentaire de l’exposition se contente de l’analyse plastique et ne propose pas de pistes de réflexion sur le rôle de l’abstraction et du néo-plasticisme respectivement dans l’histoire de l’art et de l’art moderne, sur le sens de l’extinction progressive de la couleur ramenée vers les bords du tableau dans l’oeuvre de Mondrian (le tableau comme un cache plutôt que comme un ensemble fermé ?), ou encore sur la grille comme structure d’un inconscient collectif…

Après des rétrospectives Kandinsky et Mondrian/De Stijl, je compte sur le Centre Pompidou pour organiser prochainement une rétrospective sur Malevitch et le suprématisme !

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4 commentaires

  1. […] vers l’abstraction et la pureté géométrique (on pense à Theo van Doesburg qui crée le mouvement De Stijl, bientôt rejoint par Mondrian), parallèlement on observe dans la danse une quête de l’abstraction du mouvement, […]

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