Danser sa vie, au Centre Pompidou

[Rating:2.5/3]

Du 23 novembre 2011 au 2 avril 2012, le Centre Pompidou retrace l’histoire conjuguée de l’art et de la danse depuis le début du XXe siècle, avènement à la fois de l’art et de la danse modernes.

Au début du XXe siècle, alors qu’avec l’impressionnisme puis le fauvisme la peinture se détache peu à peu de la figuration fidèle pour s’attacher aux sensations et à l’instinct du peintre, dans le domaine de la danse on voit un mouvement similaire, initié par Isadora Duncan, se libérer de la forme du ballet classique vers une pratique plus proche de l’expression de la sensibilité du danseur.
Dix ans plus tard, alors qu’en peinture on franchit encore une étape vers l’abstraction et la pureté géométrique (on pense à Theo van Doesburg qui crée le mouvement De Stijl, bientôt rejoint par Mondrian), parallèlement on observe dans la danse une quête de l’abstraction du mouvement, d’un essentiel du geste : une aspiration vers l’idéal de la mécanisation, d’une danse à l’image de la machine. A l’extrême de ces recherches, on élémentarise, on théorise, on géométrise le danseur dans la forme virtuelle de l’icosaèdre (on regardera avec intérêt les vidéos de William Forsythe), on construit des machines dansantes, voire on mêle humains et machines dans des ballets chorégraphiés par Maurice Béjart. Rien que cela.

Les destins de l’art et de la danse étant si intimement mêlés, il ne faut pas s’étonner de l’apparition dans l’art d’une expression directement corporelle avec la performance, qui trouve ses origines dans les premières actions dadaïstes auxquelles participent des danseuses, et qui ne cessera de se développer sous forme notamment de happenings.
L’exposition se termine par ce que devient la danse lorsqu’elle se fait populaire, avec une évocation de la culture club et des musiques pop. On s’étonnera toutefois, après une telle exhaustivité, de ne pas retrouver un autre aspect de la danse populaire, celui des bals, qui s’il trouve son origine avant les débuts de l’art moderne, montre d’indéniables résurgences.

Voici, en quelques lignes, le propos porté par l’exposition : un propos riche et pertinent, qui montre des passerelles entre histoire de l’art et histoire de la danse qui ne nous étaient pas forcément présentes à l’esprit. Un parcours à la fois illustré par les oeuvres présentées dans l’exposition et au cours d’un ambitieux cycle de 250 films (et qui s’est hélas terminé le 2 janvier).

Cet article vous a plu et/ou vous fait réagir ? Partagez-le, laissez un commentaire ou abonnez-vous au flux RSS pour ne rien manquer des prochains !

Commentaires Facebook

3 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *