Le XVIIIe au goût du jour, au Château de Versailles

[Rating:3/3]

[NDLR : Aujourd’hui, j’ai encore l’honneur d’accueillir une invitée ! C’est Mériam Ben Sassi, qui travaille pour la cellule multimédia du Musée de la Marine et se penche sur son blog Museonet 2.0 sur l’analyse des médias sociaux pour la culture. Nous avons visité ensemble l’exposition du Grand Trianon et vous livrons nos impressions. — Guillaume]

Du 8 juillet au 9 octobre 2011, le Château de Versailles, en collaboration avec le musée Galliera, musée de la mode de la ville de Paris, met face à face les costumes du XVIIIe siècle et les créations de couturiers contemporains qu’ils ont inspirées, dans l’écrin du Grand Trianon. La rencontre du classique et du contemporain comme on l’aime.

On avait déjà pu (et on peut encore) admirer la magnifique harmonie entre les robes de Mme Grès et les pièces de l’hôtel particulier du musée Bourdelle. Déjà le musée de la mode Galliera était à l’oeuvre, et il réitère ici avec le savoir-faire d’Olivier Saillard, directeur du musée Galliera, Pascale Gorguet-Ballesteros, conservateur en chef, et Laurent Cotta, chargé de la création contemporaine. Retenez ces noms de magiciens !

Givenchy par Alexander Mc Queen, Vivienne Westwood, Chanel par Karl Lagerfeld, Balenciaga par Nicolas Ghesquière, Azzedine Alaïa, Thierry Mugler, Comme des Garçons, la Maison Martin Margiela, Christian Dior, Yohji Yamamoto, Rochas par Olivier Theyskens, Jean-Paul Gaultier, Christian Lacroix revisitent les costumes masculins et féminins du XVIIIe siècle, et en entrant dans chaque salle on se prend au jeu, avant de regarder les panneaux-solutions, d’essayer de deviner quels sont les vêtements contemporains et quelles sont les références XVIIIe. On apprend au passage à reconnaître les robes à la française et à l’anglaise. Les livrets de l’exposition (le livret normal et le livret pour enfants) sont très bien conçus, de précieux compagnons de visite, ils renvoient aussi l’oeil au mobilier qui orne les pièces « habitées » par les costumes.

Revenons sur la scénographie de l’exposition et le dialogue installé entre les oeuvres et les salles. A chaque maison, couturier répond une couleur dominante, la marqueterie d’un parquet, la magnificence d’une tapisserie… Un mot sur les collections elles-mêmes, ne se cantonnant pas pour la partie contemporaine à une époque bien précise, on a le bonheur de voir des modèles datant des années 30 et 50. Des coup de coeur ? Sûrement toute la collection et son dialogue avec les robes du temps jadis. Peut être aussi ces robes des années 50 faisant surgir des images d’actrices de l’âge d’or du cinéma américain dans leur robe de bal, telle Audrey Hepburn en Givenchy dans Sabrina.

Au delà de la qualité indéniable de cette exposition que nous tentons de vous faire ressentir, il reste à poser la question du public et de la place qui lui est donnée. La participation, la prise en compte de la contribution du public, étant depuis quelques années au coeur des réflexions du musée, et formant une part non négligeable de l’importance donnée à une exposition. De ce point de vue aussi l’exposition comble nos attentes, en intégrant le public au sujet même de l’exposition et lui demandant tels des créateurs de produire sous forme de photo sa vision de la mode au XVIIIe.

Chacun y trouve son bonheur, passionnés de mode ou d’histoire du costume. Allez-y sans hésiter un seul instant, l’exposition est accessible avec le billet Passeport ou le billet Châteaux de Trianon et Domaine de Marie-Antoinette.

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4 commentaires

  1. 18 août 2011
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    Super critique ! Et bien, pour ma part, je suis allée à Lyon au musée des tissus : http://www.musee-des-tissus.com voir l’expo « Si le XVIIIème siècle m’était conté ».
    Dommage qu’ils n ‘aient pas fait de partenariat avec Galliera et Versailles…

  2. 18 août 2011
    Répondre

    Très belle exposition que j’ai eu l’occasion de visiter :-)
    Merci pour la critique !

  3. […] Mais qu’on ne blâme pas toutes les initiatives du château en ce sens : l’exposition Le XVIIIe au goût du jour, qui mêlait les robes anciennes aux créations de la haute couture la plus contemporaine dans le […]

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