Cette histoire, on va sûrement en entendre parler quelques temps. Tous les détracteurs de Wikipedia et du vilain Internet vont s’en délecter, vous allez voir.
Un étudiant en sociologie irlandais a volontairement, dans le but d’étudier la globalisation de l’information, introduit une fausse citation de Maurice Jarre sur la page Wikipedia le concernant. Celui-ci aurait déclaré :
On pourrait dire que ma vie elle-même a été une musique de film. La musique était ma vie, la musique m’a donné la vie, et la musique est ce pourquoi je vais rester dans les mémoires longtemps après que je quitterai cette vie.
Quand je mourrai, il y aura une dernière valse jouant dans ma tête, que je pourrai seul entendre.
Ce qui est absolument faux. Mais c’était écrit sur Wikipedia. Donc non seulement des sites et blogs ont repris l’info à la disparition de Maurice Jarre, mais également des journalistes des célèbres journaux britanniques The Guardian et The Independent !
L’étudiant irlandais ne pensait pas que cela marcherait aussi bien. Les professeurs de philosophie frémissent déjà en imaginant les citations à venir dans les copies de leurs élèves.
C’est le problème d’internet. Il y a une masse considérable d’information à portée de clic. Mais il est de plus en plus difficile de démêler le vrai de l’intox. Il faut s’en servir comme du media écrit, avec un esprit critique : Par exemple si je lis un chiffre sur le nombre d’étrangers en France sur le site de l’INSEE, j’ai tendance a être confiant, si c’est sur un site politique, je suis plus méfiant.
Ça commence déjà :
http://dilbert.com/strips/comic/2009-05-08/
Tout le monde est piégé par Wikipedia. Si des professionnels s’y font piéger que dire des lecteurs lambdas, des jeunes, des enfants ? Seraient-ils moins crédules ?
En tout cas une bonne leçon pour les journalistes : ne croyez pas ce que publie Wikipédia et n’allez pas y chercher vos informations, Wikipedia est un piège à…
Quant aux professeurs ça fait longtemps qu’ils savent que Wikipedia trompe énormément, par erreurs et par articles qui désinforment et déforment, grâce à leurs élèves et étudiants qui ont eu la mauvaise idée de citer Wikipédia.
@Arthur : Je ne pense pas que Wikipedia soit, ni un piège, ni une tromperie. Je m’explique.
Le concept de Wikipedia est clairement annoncé, et ses limites sont contenues dans sa définition : une encyclopédie constituée de la libre collaboration de tous les volontaires est nécessairement faillible.
Wikipedia se révèle un outil merveilleux sur tous les sujets pouvant drainer une quantité suffisante de contributeurs. Une certaine « masse critique » sur un sujet étant atteinte, la communauté qui s’est formée autour de ce thème veille à ce que les modifications apportées aux articles ne le rendent ni inexact, ni partial. Le « risque » de désinformation apparaît sur les sujets n’ayant pas atteint cette masse critique, et qui peuvent donc être modifiés sans contrôle a posteriori. Le lecteur ne peut alors plus abandonner sa vigilance à la communauté, mais doit faire jouer son propre esprit critique.
Aussi, on ne saurait accorder plus de crédit aux informations non « sourcées » présentes dans Wikipedia qu’à celles que l’on trouvera dans d’autres media dits « conventionnels », comme le souligne Pommier dans son commentaire.