Je ne fais rien comme tout le monde : j’ai découvert Nicolas Rey dans Very Elle, le hors-série de Elle sorti au printemps 2008. C’était une chronique intitulée « J’irai cracher sur votre blonde », au sujet de Britney Spears, juste après ses pires déboires. Et il y a écrit tout ce que je voulais qu’on écrive sur elle, à la place de l’association starisation/lynchage classiques.
« Aujourd’hui, Cendrillon a 26 ans. Sa robe de princesse est déchirée de partout. Son corps a morflé. Elle file l’impression d’avoir passé 48 heures dans une rave sauvage donnée dans la boue. On vient de la trouver, seule, errante, le long d’une départementale. Elle hurle. Personne ne s’arrête. Les voitures ralentissent juste un peu, le temps de prendre quelques photos, puis réaccélèrent en se marrant. Parfois, certains l’insultent. D’autres lui crachent dessus. C’est ainsi, souillée, au bord du gouffre, que j’ai découvert et aimé Britney Spears. »
Et plus loin :
« Il faut un bouc émissaire. Quelqu’un qui puisse caractériser le détestable de notre époque. Il faut un amusement. Un jouet pour se moquer, un jouet à massacrer, un jouet pour taper dessus. Britney est impeccable pour ça. La cible idéale. Elle voulait jouer les filles parfaites, elle va se faire bouffer par les chiens. Certains fans de la jeune époque regardent à présent l’idole sombrer en y prenant du plaisir. Le sadisme est sincère. On se rêvait un avenir sublime, on termine obèse le week-end à transpirer chez Ikea. On s’est fait quitter. On a tout raté alors qu’on était la star de notre collège : Britney doit couler avec nous. »
Puis j’ai zappé, je ne me suis pas demandé ce qu’il publiait.
Et il y a quelques jours, j’ai lu son dernier roman, « Un léger passage à vide », qui sortira le 5 janvier 2010. Après un silence de quelques années, il raconte un moment difficile, très difficile, dans la vie d’un homme rongé par une vie folle, alcoolisée, saupoudrée, que sa femme quitte mais qui est devenu père. Et qui décide, début janvier 2008, d’entamer une cure de désintoxication, pour retrouver son fils, et se retrouver. Cela signifie, ne plus boire une seule goutte d’alcool jusqu’à la fin de sa vie, pour ne pas risquer de très vite retomber.
Dit comme ça, on a peur de lire quelque chose de lourd, dur, démoralisant. Mais Nicolas Rey a une écriture légère, moderne et réaliste sans tomber dans la description facile d’une crasse quotidienne, poétique sans préciosité. Des phrases ciselées et qui piquent en plein dans le vécu. Pour un roman de 180 pages qui se lit d’une traite, pour rester dans le rythme.
« Enfant, elle voulait devenir réalisatrice. En fait, non, la vérité, c’est qu’enfant, elle voulait devenir comédienne mais qu’elle n’a jamais osé en parler à qui que ce soit. Il y a quelques semaines, elle a pris un kir royal avec un jeune divorcé, père de trois enfants, rencontré sur Internet. Elle ne sait pas trop ce que ce rendez-vous va donner. Elle ne se fait pas trop d’illusions. Après le film, elle rallume son portable et fait semblant d’écouter de nombreux messages. »
Juste après l’avoir terminé, j’ai commandé ses quatre premiers romans.
Un léger passage à vide
Nicolas Rey
Editions Au diable vauvert
Merci à Olivia Michel et à Montana and Co, qui organisent la campagne autour de ce roman, et me l’ont offert.
merci pour cette page… moi j’ai re-décourvert Nicolas Rey dans cette belle page:
http://www.oliviamichel.com/archive/2009/12/16/scan-a-conserver-et-tu-seras-une-meuf-ma-fille.html#comments
bisou mon guigui
Merci
Un grand merci
Je retrouve ce texte grâce à vous
Ce texte que j avais tant aimé
Que quelqu’un l’ait autant aimé que moi c est bouleversant
Amitiés
Sophie