Du 11 octobre 2011 au 18 juillet 2012, le musée des Arts et Métiers consacre une exposition-dossier et une vidéo en 3D à un objet scientifique découvert en 1900 et daté de 87 avant notre ère, qui soulève de nombreuses questions.
En 1900, on retrouve au fond de la mer, près des côtes de l’île d’Anticythère, en plus de ce qui s’apparente à un trésor de sculptures, des éléments d’un curieux mécanisme gravé d’inscriptions. L’essentiel de ce mécanisme est composé d’engrenages, et la lecture des inscriptions révèle que la mystérieuse machine pouvait servir comme une indication des configurations stellaires et de plusieurs cycles astronomiques définis à l’Antiquité : cycle métonique, cycle callipique, cycle de Saros, cycle Exeligmos… une découverte bien surprenante quand on la compare avec son contemporain l’astrolabe, bien plus simple, et aux premières horloges mécaniques à engrenages inventées un millénaire plus tard !
Au début du XXIe siècle, des chercheurs décident d’utiliser les moyens technologiques désormais à leur disposition pour reposer la question du fonctionnement de la machine alors baptisée Anticythère. Ou plutôt, si vous connaissez la recherche d’aujourd’hui, des chercheurs ont la possibilité grâce au support financier d’un investisseur intéressé par les résultats, de remettre à l’étude Anticythère. Cet investisseur, ou plutôt ce mécène, c’est la marque d’horlogerie Hublot. Et en effet on est bien face à du mécénat : la recherche, ayant fait intervenir un très puissant scanner pour examiner les secrets les mieux cachés dans les débris retrouvés, le développement ayant permis de recréer une version miniature et fonctionnelle (l’originale l’était-elle seulement ?) d’Anticythère avec des matériaux modernes, Hublot aurait pu choisir de faire de cette réalisation un produit commercial, et n’en a rien fait. D’après Jean-Claude Biver, président de Hublot, c’était l’opportunité pour la marque de s’ancrer tellement plus loin dans le passé qu’auparavant, qu’il leur est maintenant possible de se projeter encore plus loin dans le futur.
Après la visite de l’exposition, j’ai eu la possibilité de discuter avec Mathias Buttet, directeur R&D de Hublot, d’une question qui me taraudait. La présentation expliquait qu’on avait su reproduire à l’aide d’engrenages des modèles mathématiques faisant intervenir des équations différentielles non linéaires ! Peut-être que certains d’entre vous ne sont pas étonnés, probablement beaucoup d’autres ne voient pas de quoi je parle. Pour ceux qui suivent, Mathias Buttet m’a expliqué que le secret était dans le fait de faire se rapprocher et s’éloigner les roues dentées au cours du temps, ce qui introduit les effets désirés. Des papiers de recherche ont été publiés au sujet d’Anticythère, si ça vous tente !
Ne ratez pas, le 17 novembre 2011, la conférence au Café des Techniques « Mécanisme d’Anticythère, premier calculateur astronomique ? »
Vous avez visité cette exposition ? Qu’en avez-vous pensé ? Donnez votre sentiment en commentaire !
Informations pratiques
Tarifs : Entrée comprise dans le prix du billet « Exposition permanente ». Plein Tarif : 6,50 euros, Tarif Réduit : 4,50 euros
Horaires : Ouvert du mardi au dimanche inclus, de 10 h à 18 h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h 30.
Lieu : Musée des Arts et Métiers, 60 rue Réaumur, 75003 Paris
Suivez le musée des Arts et Métiers sur Twitter : @ArtsEtMetiers.
Plus d’infos sur le site du musée des Arts et Métiers
Pffffffff…………. peut-on comparer cela avec les différents appareils astronomiques médiévaux? astrolabes, etc?
Je travaille sur un manuscrit du XIIIème traitant d’astronomie…..
C’est époustouflant et je vais aller voir ça
question qui a financer cette étude incomplète l’UE ou le gouvernement grec ? je vous parie que ce bijou de technologie et contemporain de la période médiéval période arabo/andalou et non de la période antique !