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Du 7 juin 2011 au 1er janvier 2012, le musée des Arts et Métiers présente Métro, ticket pour une expo, une invitation à découvrir l’histoire de ce moyen de transport en commun et aussi à mieux comprendre la complexité d’un tel réseau en jetant un oeil du côté de son organisation… et jusque dans la cabine de pilotage !
Qu’est-ce que le métro ? C’est d’abord un système : au début des réflexions et des projets, l’utilisation de l’électricité se confinait à quelques laboratoires de recherche, et c’est plutôt la machine à vapeur qui était de rigueur. Nous avons échappé par exemple aux voies surélevées par des pylônes qui auraient emmené des trains crachant leur vapeur en passant devant le deuxième étage des immeubles parisiens. Si les plus motivés arguaient que les passants pourraient ainsi se déplacer en étant protégés de la pluie, les plus réalistes répondaient que dans ces rues, il ferait plutôt nuit… et je n’ose pas imaginer les opinions des propriétaires d’appartements. Si au début du XXe siècle les parisiens étaient prêts à sacrifier un peu de leur confort pour la modernité de la révolution industrielle, il ne fallait pas exagérer. Heureusement, après des années de projets farfelus, c’est bien un métro électrique et majoritairement souterrain qui fut adopté.
Ce système est devenu depuis bien plus moderne qu’à ses débuts : signalisation de sécurité, pilotage automatique, et des tableaux de contrôle dans les postes de commandes centralisées (PCC) de chaque ligne. L’exposition, à l’aide de simulateurs simplifiés, nous place devant le poste de commandes en situation d’incident technique et, un peu plus loin, dans la cabine de pilotage d’une rame. On comprend mieux les arrêts inattendus et les contraintes des conducteurs ! Le simulateur simplifié de pilotage de rame est pris d’assaut par les visiteurs, est-ce que le musée fera une version téléchargeable ?
Après cette première section, les deux autres s’intéressent au réseau et aux trains à travers lesquels se déploie ce système. Des premiers tunnels aux extensions du réseau, on apprend les différentes techniques de perçage, et aussi certaines difficultés rencontrées : pour creuser les voies en amont du pont Saint Michel, il a fallu congeler le sol boueux d’une partie de la rive gauche pendant plus de 40 jours ! Autre prouesse, la superposition de trois lignes de métro à la station Opéra, dont l’exécution prit moins d’un an, de mars 1903 à février 1904. L’exposition retrace également les différentes générations de trains, depuis les premiers sur rails et aux cabines en bois jusqu’aux trains métalliques roulant sur pneus que l’on connaît.
La dernière salle propose un écran tactile pour imaginer le design des futures rames, et une vidéo du trajet de la ligne 6 du point de vue du conducteur. C’est un peu dommage, on aurait attendu plus spectaculaire pour cette salle sombre qui clôt la visite et dont l’accès indirect permet de créer un effet de surprise. J’aurais pensé à des évocations du métro dans les arts, par exemple. Evidemment je pense au cinéma et à Subway en particulier. On aurait ainsi à la fin une réponse au couloir d’entrée qui nous fait entendre une composition sonore à partir de bruits du métro. Mais hormis cette possibilité d’un petit plus, je suis content de ma visite et tout à fait convaincu que cette exposition va plaire, et que beaucoup de visiteurs aimeront raconter ce qu’ils ont appris à leurs amis, collègues, famille et … voisins de métro.
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