Cà, c’est le genre de sujet, et ça a été vérifié par l’expérience en moults lieux, qui peut entraîner une bonne polémique bien vaine dans les commentaires, et surtout entre les commentateurs. Ne vous retenez pas.
Parce que voilà. Je viens d’acheter Au secours pardon, la suite de 99 Francs, le dernier livre de Beigbeder, Frédéric Beigbeder. Le nom est lâché, les araignées de Google vont s’en donner à coeur joie.
La phrase qui revient souvent, c’est « Beigbeder, y’a ceux qui détestent et ceux qui adorent ». But the truth is rarely pure and never simple. Oui, c’est plus beau en anglais. Et certains auront reconnu l’auteur.
On ne peut pas adorer Octave Parango, Marc Marronnier, et celui dont ils contrôlent la plume depuis des années, du jeune homme dérangé au quarantenaire d’Au secours pardon. Leurs vies ne sont pas exemplaires, ils le savent et ne cherchent pas à être adorés.
On ne peut pas honnêtement les détester non plus : ils sont tous trois profondément humains.
Mais les avis fusent : « Beigbeder est un clown » (il n’y a aucun mal à cela, on peut (on doit ?) être pitre et écrivain), « Beigbeder est un people » (mais il sait écrire, et tout seul), « Beigbeder crache dans la soupe » (mais que faire quand la société qui vous nourrit se révèle un tyran ?), « Beigbeder a le goût de la formule » (lui reprocherait-on de trouver le mot juste, celui qui, comme disait Twain, est au mot presque juste ce que la foudre est à la luciole ?)
Lire Beigbeder provoque une réaction forte, mais il ne se complait pas dans la provocation pure, ce qui serait un écueil. Il a le rythme narratif de son ami Michel Houellebecq mais marque sa différence, son analyse est souvent plus émotionnelle, personnelle, là où Houellebecq théorise et classe. Ce sont deux approches à envisager.
Méfiez vous, il se peut qu’un jour on invente un encadré noir imprimé pleine page : « LIRE PEUT PROVOQUER DES EMOTIONS FORTES », ou pire on pourrait vous mettre en garde contre un danger encore plus grand : lire fait penser.
J’attends vos réactions, chers lecteurs.
Je n’ai jamais lu Beigbeder, en dehors de ses 4ème de couverture et j’ai écouté quelques apparitions télévisuelles ou radiophoniques, qui, toutes, m’ont enchantée.
J’entends bien le lire, sans me préoccuper des réactions à ses dires, son style.
Tu as un titre à me recommander ?
@DonaJuana : Et tu as bien raison ! (de le lire sans te préoccuper des réactions à ses dires). Pour ma part je n’ai pas lu ses premières oeuvres, Vacances dans le coma, Nouvelles sous ecstasy, Mémoires d’un jeune homme dérangé, L’amour dure trois ans. Le plus ancien que j’aie lu est 99 Francs. J’ai lu l’Egoiste romantique, qui est pas mal, mais qui est un recueil d’interventions de Beigbeder dans un magazine (donc je pense que la charge provocante n’était pas au départ prévue pour être ainsi agrégée, et il me semble que Beig’ lui même n’aime pas ce bouquin), et Dernier inventaire avant liquidation est lui aussi hors de la liste, étant de la critique littéraire. Je n’ai pas lu Windows on the world parce que j’en avais trop entendu parler ;-).
En bref, finalement je te conseillerais de lire 99 Francs puis Au secours pardon, qui en plus se « suivent », ce qui te permet de bien voir le Beigbeder d’avant, et celui de maintenant.
A noter : Beigbeder et Houellebecq sont très amis, et Houellebecq fut le premier à lire le manuscrit d’Au secours pardon, si mes souvenirs sont exacts.
C’est totalement vrai ! Beigbeder c’est les montagnes russes à émotions fortes, on passe de ‘Ooooooh qu’il est niais’ à ‘Oh mon Dieu, ce mec est taré’ jusqu’à ‘Mais quel salop ce type’ . Et on accroche et on adore . Tout ce qui est détestable chez lui fait qu’on l’adore !
Ses livres se lisent très facilement . Toujours cet humour et ce cynisme qui nous font sourire et grincer des dents .
Au secours pardon est à recommander aux fans du genre évidemment . Bien que, pas mon préféré ( L’amour dure 3 ans est mon number ouane ! ) .