Un des hauts lieux de la vie littéraire parisienne que je voulais absolument fréquenter, c’est la librairie anglaise Shakespeare & Co :
Son propriétaire, George Whitman (qui aime à se présenter comme un parent du poète Walt Whitman. « Oh capitaine, mon capitaine ! », ça vous dit quelque chose ? C’est de lui.), est un véritable amoureux de l’Art et des artistes. Aussi, depuis des dizaines d’années, il héberge des artistes au 37, rue de la Bûcherie, dans le quartier latin, près du métro Saint Michel, en face de Notre Dame de Paris. Contrepartie demandée aux artistes hébergés, donner un peu de leur temps pour faire tourner la boutique.
Aujourd’hui, George Whitman commence à prendre de l’âge, mais l’histoire ne s’arrête pas pour autant : sa fille Sylvia reprend le flambeau, et continue son oeuvre. Lecteurs parisiens ou de passage, il faut prendre le temps de visiter la librairie, et même d’y revenir, de préférence quand elle n’est pas bondée : plutôt en soirée, et même le dimanche, jusqu’à 23 heures. On se sent facilement chez soi, beaucoup s’assoient sur les canapés de l’étage pour lire, écrire ou parler au milieu de la collection de livres anciens et des antiques étagères en bois.
Sur une voûte du premier étage, on lit ces mots symboliques :
Be not inhospitable to strangers,
Lest they be angels in disguise.
Aparté pour les lecteurs de Terry Pratchett : On se demande même si, comme dans un L-espace, le volume intérieur n’est pas bien plus important que le volume extérieur. Restent à trouver les passages magiques vers toutes les autres librairies et bibliothèques du monde.
Au risque de désarçonner les non-initiés, M. Whitman est-il un orang-outan?