J’hésitais à acheter le nouveau roman de Michel Houellebecq, « La Carte et le Territoire », chez Flammarion. Avec cette stupide affaire de « plagiat » et la réponse, ci-dessous en vidéo, de l’auteur, je n’hésite plus un seul instant. Et après la vidéo, on en parle.
On accuse principalement Michel Houellebecq, non pas d’avoir réutilisé des textes, mais de ne pas avoir mentionné les sources. Rappelons que Houellebecq n’écrit pas une publication scientifique, ne dépose pas un brevet. Il écrit un roman. Je tends la main vers ma bibliothèque dans l’étage « Poésie », je prends au hasard, André Breton. Je feuillette, je tombe sur « Pstt ». C’est un collage d’extraits du bottin. Ce criminel n’a pas mentionné sa source, la page, l’année. Faut-il que je tende encore la main vers un autre étage pour trouver d’autres exemples ?
Moi, si André Breton avait mentionné « Annuaire des postes, 1923 », j’aurais trouvé ça moche, un bouton au milieu de la figure.
Pardon, j’oubliais. Aujourd’hui, il faut mentionner précisément l’origine de tout extrait non purement original. Qu’est-ce qu’un texte purement original, ça existe ? Pardon, je divague… Aujourd’hui, il faut écrire « Ne pas jeter sur la voie publique » sur les tracts. Aujourd’hui, il faut ajouter « Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour. » sur les publicités pour les desserts…
[…] rien compris ? C’est normal. Va plutôt lire Carpe Webem, je partage entièrement son article. Parce que si la littérature doit s’arrêter à des […]
Derrière le faux clinquant, il y a le vrai clinquant….
Un certain Albert Einstein a dit un jour : « La créativité, c’est l’art de bien cacher ses sources » (ou quelque chose comme ça ;)
Houellebecq est simplement une cible médiatique facile et finalement ce bad buzz ne le dessert pas tant que ça. Si bien que mon esprit vendu au grand K s’interroge… Et si cette polémique était orchestrée par son éditeur ? Bon ok j’arrête.
Les qualités littéraires de Houellebecq ne sont pas remises en cause….simplement, hormis les deux premiers ourages, j’ai du mal à retrouver la puissance créatrice et originale des premiéres livrées de cet auteur découvert par Maurice Nadeau
Soyons clair, d’où que sois venu l’inspiration qui a inspiré ce roman, elle aurait aussi bien fait de rester chez elle, ce livre est un petit nonobstant de rentrée littéraire. Rien à attaquer, et surtout rien à défendre.
Même pas mal écrit, c’est mou, creux, à mourir de platitude et de superficialité, au point d’élever Frédéric Beigbeder au rang d’auteur significatif. On y trouve autant de mordant que chez une limace en pleine digestion, autant de vision que chez René la Taupe, autant de provocation que dans un bon épisode de l’Ile de la Tentation. Même si c’est mignon mignon mignon.
Pour ceux qui seraient à la recherche de texte d’un véritable sociologue littéraire, préférablement figé par la mort avant que ne le rattrape une médiocrité pédante qu’on prend un peu vite pour de la modernité, on économisera avantageusement le prix de ce rien pour investir dans les dernières places de la lecture de Philippe Murray que donne jusque début octobre Fabrice Luchini au théâtre de l’atelier.
Sinon et sur un autre registre, je kiffe grave ce blog de ouf, dont le rayonnement éclabousse de graisse de loutre tous azimuts !
« Au Secours ! Houellebecq est de retour »
Benny, tu noteras que Philippe Murray était un des commentateurs les plus enthousiastes de l’oeuvre de Houellebecq, et que c’est réciproque.
Autre point amusant dans cette histoire, c’est Houellebecq qui a conseillé à Luchini de lire Murray ;-)
Si je ne l’avais pas noté ça aurait été une coincidences amusante…Et tu noteras bientôt de ton côté que la carte et le territoire a assez peu à voir avec le Houellebecq que Murray a connu…
C’est une loi de la nature: un nouveau réac sous l’effet du temps devient assez mécaniquement un vieux réac…ou bien un nouveau réac mort…