FutureNOW à la galerie My Private Art Room

Du 13 au 29 mai 2011, la galerie My Private Art Room, comme à son habitude, laisse carte blanche à un curator invité, qui est cette fois-ci Axelle Emden.

J’ai découvert il y a quelques mois sur Twitter Axelle Emden. Je ne sais pas comment la décrire, tentons quelque chose de décousu pour juste vous rendre une impression que l’on peut avoir en lisant des tweets. I saw the best minds of my generation, […] angelheaded hipsters burning for the ancient heavenly connection to the starry dynamo in the machinery of night. Quelqu’un qui vous donne l’impression de transformer Paris en une grande ville américaine, a city that never sleeps. Hyperactive et brillante. Alors forcément, une expo dont elle est curator, ça ne se rate pas.

Le futur, c’est maintenant. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de raison d’attendre de devenir ce que l’on veut être, parce qu’on ne peut pas attendre éternellement la vie, parce qu’elle est courte et que la fin peut survenir n’importe quand, demain ou dans cinquante ans. Parce que ça passe vite et demain viendra nous chercher de toute façon, et si on ne veut pas mourir de n’avoir rien fait de sa vie, alors il faut être fou un peu, et se dire que le futur commence maintenant, dans une seconde, deux, trois, et ça y est c’est déjà passé, vous voyez, le temps de la phrase j’ai défait le présent, le futur c’est une évidence, c’est maintenant. Maintenant ou jamais.

Alors si le futur, c’est maintenant, il ressemble à quoi ? A l’inquiétude autant qu’à la légèreté, à la préciosité de l’instant comme à la certitude du néant. Du coup il est coloré le futur, il est coloré et il peut briller même, mais le noir absolu sans cesse est présent, ou du moins latent. Le futur, ça ressemble à la couleur, il s’étale entre le noir et le blanc, exactement comme la vie, exactement. La vie qui s’installe entre la naissance et la mort, entre les rêves et la réalité, entre l’enfance et l’accident. La vie qui s’affale, nous rattrape, se prend… et se décide autant qu’elle ne se décide pas. Le futur, c’est une conjonction de choses qu’on veut et d’accidents. Un mélange de ce qu’on sait et de ce qu’on ne saura jamais. Un peu comme l’art. Un peu comme l’amour. Un peu comme la liberté, et le risque qu’il faut pour la prendre, pour créer, pour aimer.

Ce sont ces paradoxes et cette dialectique que ramassent en face à face les oeuvres d’Irina Volkonskii et de Sophie Thomassin. Des sculptures, des peintures, des drôles d’objets parfois comme le « jour blanc » de Sophie, un coussin dans lequel on a envie d’engouffrer nos visages comme dans une peluche de l’enfance, un coussin qui respire, et dont l’air se balade depuis son point lumineux, au centre, jusqu’à la barrière que l’artiste lui colle, la corde. Il respire autant qu’il étouffe, son oreiller, cet objet des nuits douces qui peut se transformer en un clin d’oeil en cauchemar, ou en arme du crime… Il respire autant qu’il étouffe, exactement comme les poupées « russes » d’Irina, qui asphyxient les jours les plus noirs des femmes derrière des couleurs vives et des formes assumées, enracinant leur liberté absolue dans ce qui était hier le symbole de leur captivité.

Que le futur soit maintenant, c’est une bonne nouvelle, ça donne envie d’attraper la vie immédiatement, mais c’est aussi excitant qu’inquiétant, et c’est ici que se répondent les deux artistes, les deux femmes, les deux tracés à quatre mains.

FutureNOW
Exposition du 13 au 29 mai 2011
My Private Art Room Galerie
22, rue Debelleyme, 75003, Paris

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