La fondation Henri Cartier-Bresson propose depuis le 13 janvier et jusqu’au 18 avril 2010 une sélection d’épreuves originales de Robert Doisneau montrant comment il est passé « Du métier à l’oeuvre ». Un nouveau regard sur une oeuvre intimement psychique.
L’exposition, nichée dans le charmant immeuble du XIVème arrondissement de la fondation Cartier-Bresson, propose une sélection d’une centaine d’images qui montrent autre chose qu’un simple photographe du pittoresque parisien et de ses anecdotes. On y trouve les débuts de Doisneau, ses photos de commande qui le poussent à arpenter les rues de Paris mais aussi de banlieue, et à commencer à prendre quelques photos beaucoup plus intimistes, beaucoup plus personnelles, ces photos qui savent mêler le monde intérieur au monde extérieur… Des photos d’un artiste malgré lui, d’un photographe angoissé.
Doisneau possède une telle capacité à s’imprégner de la vie, de l’existence d’autrui, si folle qu’elle soit, qu’il sait, du plus dévasté des visages faire surgir une lueur, un monde entier, les sentiments les plus secrets. Pour porter ainsi la photographie au rang de maïeutique, il doit tant s’impliquer, s’imprégner de son sujet, que chacun de ses portraits s’apparente à un autoportrait. J’aime tant citer Wilde que je ne vais pas résister : « Every portrait that is painted with feeling is a portrait of the artist, not of the sitter. » (dans The Picture of Dorian Gray).
L’exposition de la fondation Henri Cartier-Bresson, à travers le choix des images (même si celles du dossier de presse ne sont pas pour moi les plus significatives), les textes de Jean-François Chevrier extraits du catalogue, ainsi que les citations de Doisneau ou de Prévert, servent parfaitement ce portrait de l’artiste. Courez-y.
Terminons en citant justement ce cher Prévert, qui a merveilleusement écrit Doisneau :
« Le Rolleiflex ou la boite de Pandore, ça sort de la même usine que personne n’a jamais trouvé. »
« C’est toujours à l’imparfait de l’objectif que tu conjugues le verbe photographier.«
J’y suis allée avec mes filles et j’ai aimé, même si à mon sens il manquait ma préférée « le baiser de l’hôtel de ville »
AmeliMelo :: Si si, elle est au deuxième étage, dans la vitrine !
@ Amelimelo: elle est mise en contexte et pour ma part c’est là que j’ai appris qu’elle faisait initialement partie d’un reportage photo pour un article sur « Les amoureux de Paris », ces jeunes gens qui s’embrassent en public à chaque coin de rue!
@Guillaume: Joli article pour une jolie expo qui donne une entrée sur cet ‘oeil’ photographique’