Une fois n’est pas coutume, nous allons parler d’une exposition qui est restée longtemps à l’affiche et est maintenant terminée, mais nous (oui, nous) pensons qu’elle méritait un billet, même a posteriori. Je disais nous puisque c’est le premier article écrit à quatre mains sur ce blog ! J’ai eu le plaisir de visiter l’exposition et d’écrire ce billet en compagnie de Marine Soichot, qui a soutenu il y a quelques mois sa thèse sur la façon dont les musées et centres de sciences traitent du changement climatique.
Et en terme de changement climatique, nous avons affaire à un très bel exemple dans l’exposition Dans l’ombre des dinosaures du Muséum national d’histoire naturelle : la crise Crétacé-Tertiaire, ou tournant K-T (Kreide Tertiär). Au travers de cinq espaces, on remonte le temps, on découvre la faune de la fin du crétacé, la crise et les hypothèses pouvant expliquer la disparition des dinosaures, puis « dans leur ombre », le développement des mammifères sur Terre, jusqu’à cet humain qui la malmène.
Si le premier espace, qui présente la fin du crétacé par sa faune largement dominée par les dinosaures, est d’une scénographie classique du Muséum, elle est enrichie de dispositifs multimédia. L’utilisation de tables tactiles est intéressante mais l’affichage de certains dispositifs est assez peu pratique (pourquoi l’avoir séparé sur deux écrans ?) et le contenu parfois perfectible (factorisable en moins de doublons texte/image, par exemple). A noter, dans cette première salle déjà, un point positif : un focus particulier est mis sur le travail du scientifique qui permet aux visiteurs d’acquérir des connaissances sur ces animaux aujourd’hui disparus.
L’espace suivant concerne la crise K-T et s’articule autour d’un film qui reprend les hypothèses les plus communément discutées au sein de la communauté scientifique. Cette section rapproche le visiteur, physiquement et visuellement, de la science en train de se faire en montrant le travail du chercheur qui examine par exemple, les strates géologiques pour en extraire de l’information. Cet espace, organisé comme un couloir, articule la partie précédente consacrée au temps des dinosaures, avec la suivante où l’on découvre la suite de l’histoire : l’incroyable conquête du monde par les mammifères.
Cet espace marque l’entrée dans l’ère tertiaire (-65 à -40 millions d’années) et s’intéresse au repeuplement des niches laissées vacantes par les nombreuses espèces disparues, et dont les mammifères ont largement profité. De nombreuses évolutions mécaniques et physiologiques d’adaptation et de spécialisation sont traitées à l’aide de squelettes et moulages (Muséum oblige) mais aussi de dispositifs interactifs et surtout trois films très drôles et donc captifs sur les thèmes « Ronger », « Grimper » et « Nager ». Ceux-ci sont réalisés par un collectif d’artistes et de designers se faisant appeler les Chevreaux Suprématistes. Vous pouvez les retrouver sur le site web de l’exposition qui est d’ailleurs particulièrement réussi.
Kreide Tertiär : c’est en quelle langue, allemand ?
Les allemands sont-ils une référence en paléontologie, je trouve çà étrange…