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Guillaume Ansanay-Alex

Guillaume Ansanay-Alex, fondateur de Carpe Webem

23 novembre 2024

(English version in italics follows after the french version and some photos.)

Le musée de la Chasse et de la Nature (fondation François Sommer) se trouve au 62 rue des Archives dans le 3e arrondissement de Paris, dans le Marais, à quelques mètres du musée des Archives Nationales et non loin du Centre Pompidou.

Attention : je dois souvent rappeler à ceux qui font la grimace quand je parle de « musée de la chasse » que ce musée a bien peu à voir avec les chasseurs mais bien plus avec les animaux chasseurs ou chassés, et leur représentation dans l’histoire de l’art. Pensez donc, ce musée a un cabinet de curiosités dédié à la légendaire licorne !

Des armes historiques sont montrées, comme les fusils de Louis XIII ou de Napoléon Bonaparte et Napoléon III, et autour de ces armes, la seule galerie de têtes d’animaux empaillées du musée. Et puisque vous pourriez trouver bien classique la tête de sanglier, celle du musée de la Chasse et de la Nature pourrait bien vous surprendre. Pour les plus studieux d’entre vous, des fiches manuscrites et tapées à la machine à écrire présentent toutes les races exposées.

Beaucoup de salles du musée sont dédiées à des animaux souvent liés à la chasse : sangliers, ours, chiens, chevaux, oiseaux de proie, renards, et bien sûr comme je le disais plus haut, légendaires comme la licorne.

L’art contemporain faisant partie des intérêts du musée, vous trouverez un peu partout dans les salles des oeuvres contemporaines, et en particulier au deuxième étage qui possède deux white cubes permettant une exposition plus neutre.

C’est un musée que je vois comme un musée de balade, où je retourne régulièrement même si je commence à bien le connaître, pour le faire découvrir à des amis, ou simplement pour retrouver son ambiance feutrée et son calme. Et c’est un musée gratuit le premier dimanche du mois !

Encore un dernier argument avant de vous convaincre avec des images ? Les gardiens sont sympas, impliqués dans la vie du musée et vous parleront généreusement de ce que vous pourrez y trouver !

Diane chasseresse
Owls are watching you...

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23 novembre 2024

Comme je l’ai déjà écrit par ailleurs, l’exercice du blog de chroniques d’expositions est une gymnastique. A chaque artiste, à chaque exposition, il s’agit de se pencher vers des manières de voir, vers des modes de pensée toujours différents. Et plus encore que se pencher vers, il faut ensuite savoir développer, temporairement ou définitivement, un penchant pour une oeuvre.

Comment, concrètement, est-ce que cela se déroule ?

Si le penchant est déjà là, si l’on est déjà un amateur, un ami-de l’oeuvre ou de l’artiste, alors son paysage ne nous est pas inconnu. On se rend à l’exposition comme on visiterait une villégiature de son enfance, retrouvant ici un geste familier, là une lumière connue. Facile, alors, dès cette première visite, de la raconter sans tarder, la seule hésitation pouvant être celle de choisir lequel de tous nos chemins favoris nous souhaitons faire découvrir à notre lecteur.

Mais fort heureusement la vie éprise de culture réserve de nombreuses surprises, découvertes, offre des occasions de trébucher vers l’inconnu. En suivant avec confiance ses amis, en tentant la visite conviviale d’une terre culturelle inconnue avec le groupe un Soir, un Musée, un Verre.

Alors, tout est plus complexe pour le blogueur.

La première visite peut laisser tout à fait indifférent. Alors ici on n’en parlera pas. Mais si elle ne laisse pas indifférent, c’est parce qu’elle peut aller du choc esthétique touchant au physique, qui laisse pantois, de gêne ou d’émerveillement, jusqu’à la profonde interrogation métaphysique. Dans tous les cas entre ces deux extrêmes, la première visite est toujours trop courte, elle impressionne au sens impressionniste, impossible dans ce festival de sensations de prendre le recul nécessaire pour identifier les points déterminants, dessiner des fils rouges, dénicher et interroger les bifurcations. Les cartels et textes sont au mieux à peine suffisants, voire carrément inexistants, nous laissant abandonnés dans de grands espaces blancs, assaillis de signifiants tout autour sans guide, sans corde, sans piolet.

Je fus dans cette situation, comme de nombreuses fois précédemment, au sujet de l’exposition Hantaï au Centre Pompidou. La visite, proposée par Flore, a été ma première découverte de l’oeuvre. Quelques mots volés à une visite guidée par le commissaire d’exposition ont agi comme exhausteur de ma perte curieuse et impatiente dans le cheminement créatif de l’artiste. En état de choc, sans logique, j’ai pris des photos d’une qualité exécrable de certaines oeuvres que j’avais le droit de photographier, simplement pour pouvoir m’y raccrocher ensuite.

La seule étape possible ensuite c’est mûrir. Si un jour, toi chargé de la communication d’une exposition, tu m’invites à visiter une exposition d’un artiste qui m’est inconnu, et que je publie un article le jour même, ce qui est hautement improbable, n’en attends pas grand chose. Si ça ne m’a pas plus marqué que ça, je t’aurai même probablement dit que je ne pourrai pas écrire dessus.

J’ai mûri ma visite de Hantaï. Aujourd’hui, j’ai autour de moi 20 onglets ouverts dans Chrome, des heures de cours audio de Deleuze sur le pli baroque chez Leibniz, une cinquantaine de pages et d’articles imprimés, deux livres dans mon panier sur Amazon sur mon bureau, plusieurs pages de carnet noircies, des notes et citations griffonnées un peu partout au crayon de papier, certaines envoyées sur Twitter. ll faut bien vous faire patienter. Le problème avec Internet, c’est que quand tu tires un fil, c’est toute l’usine Phildar qui vient avec. Et j’aime bien ça, tirer des fils.

Continuer la lectureDu processus idéal d’écriture de critique d’exposition et du problème des images

23 novembre 2024

Après 6 ans de fermeture pour restauration (un plafond s’était écroulé suite à une attaque de champignons), le château de Champs-sur-Marne a enfin réouvert ses portes le 29 juin 2013 !

Depuis sa construction, le château n’a fait que passer de mains bourgeoises à nobles :

Elevé entre 1703 et 1707 par l’architecte Jean-Baptiste Bullet de Chamblain pour le financier Paul Poisson de Bourvallais, il passe, pour cause de plan de rigueur, dès 1718 entre des mains de sang royal, celles de la princesse de Conti, qui s’empresse de le transmettre à son cousin le duc de la Vallière, dont son fils hérite en 1739. Celui-ci y invite notamment Voltaire, Diderot, d’Alembert, Moncrif, mais s’en désintéresse rapidement pour se faire construire un château à Montrouge. Il finit par le vendre en 1763 à l’armateur nantais Gabriel Michel, mais celui-ci décède deux ans plus tard, et sa fille Henriette Françoise, épouse mais séparée du marquis de Marbeuf, en hérite. Elle pourra en profiter jusqu’à ce que son mariage ne la rattrape : elle est éxécutée par le Tribunal Révolutionnaire en 1794. Vendu ensuite par l’Etat au neveu de celle-ci, le château passe par plusieurs propriétaires au cours du XIXe siècle pour, en 1895, enfin !, être racheté par le riche comte et banquier Louis Cahen d’Anvers.

Louise et Louis Cahen d’Anvers, dont les portraits ornent aujourd’hui encore les murs du château, mènent grand train au château et laissent la trace de leur passage dans l’ameublement et la décoration de celui-ci. En 1935, leur fils Charles (re)fait don du château à l’État et lui vend son mobilier, en émettant le souhait qu’il devienne une résidence présidentielle.

Le général de Gaulle fait du château de Champs une résidence pour les chefs d’État en visite officielle en France, et il est ainsi utilisé jusqu’en 1971. Depuis il est affecté au ministère de la Culture, et peut être visité.

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Vue du château de Champs-sur-Marne depuis son parc

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