André Kertész au Jeu de Paume

Du 28 septembre 2010 au 6 février 2011, le Jeu de Paume expose, 25 ans après sa disparition, une rétrospective du photographe, afin de donner une meilleure compréhension, une vision de son oeuvre qui permette de lui redonner la place qu’il mérite dans les esprits, celle d’un artiste ayant apporté énormément au langage photographique.

André Kertesz, photographe commenté et apprécié par Roland Barthes (Roland Barthes !!), a vécu dans, et a été inspiré par, trois pays. La Hongrie, son pays d’origine, rapidement quittée puisque sa vocation n’y trouvait pas d’écho. Puis dès 1925 la France, à Paris, où il côtoie d’autres artistes à l’avènement de la modernité picturale (je pense notamment à Piet Mondrian dont nous reparlerons bientôt…) et devient rapidement lui-même un artiste d’avant-garde. Il développe une oeuvre photographique imprégnée de recherche plastique (Chez Mondrian, 1926), utilisant des points de vue insolites (Satiric Dancer, 1926 ; Edwin et Peggy Rosskam, 1927), des miroirs déformants (la série des Distorsions), séparant les ombres de leurs propriétaires (Autoportrait, 1927)… Il est aussi un des premiers photographes de reportage. En 1936, en l’absence de commandes de la presse, il quitte ensuite la France pour les Etats-Unis. Son décalage vis-à-vis de ce qui se fait à l’époque dans la photographie de mode et de reportage, l’incompréhension face à ses Distorsions l’entraînent dans la dépression. En parallèle d’un métier alimentaire de photographe d’intérieurs, Kertész photographie New York avec le même génie avant-gardiste que celui qu’il commençait à montrer à Paris, une identité en décalage avec l’image classique, hypertrophiée, verticale de la ville américaine, (Autour de l’hôpital Saint-Vincent, 1971), voire une manière de la bousculer (New York, 1967), en même temps que des références à l’art moderne (Mur à la Mondrian, 1961). La fin de sa vie est marquée par le passage à la couleur, et des études au SX-70 rendant hommage à Elisabeth, son épouse disparue.

Pour être tout à fait honnête, par manque de connaissance de l’oeuvre de Kertész, j’allais plutôt à reculons visiter cette expo. J’y ai découvert, grâce à la disposition ingénieuse des photos et à un parcours à la fois chronologique et thématique, une oeuvre pour l’essentiel (tout au long de sa carrière, on retrouve en marge de ses chefs d’oeuvre des prises de vue de l’anodin, du quotidien, et des reportages, qui me laissent de marbre) au-delà de la photographie, avec une recherche plastique, et comme on l’a dit sur Kertész, un apport indéniable à la photographie d’art.

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3 commentaires

  1. 18 novembre 2010
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    Roland Baaaaaaaaaaaaaarthes (hem pardon, pas pu m’empêcher !)

  2. 22 novembre 2010
    Répondre

    Zut, je ne peux pas liker un commentaire. (LIKE !).

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