C’est avec grand plaisir que j’ai une fois de plus accepté l’invitation de Diane Drubay à participer avec groupe Versailles Intime à une visite privée à l’image de celles que vous pouvez réserver, à condition de vous y prendre à l’avance, sur le site du château de Versailles.
Au programme de notre après-midi, une visite du Petit Trianon suivie de celle du petit théâtre de Marie-Antoinette, en compagnie d’un guide célèbre : Jean-Paul Gousset, directeur technique de l’Opéra royal de Versailles.
L’homme est éblouissant : dans une triste époque comme la notre où les puissants sont riches et pas nécessairement, loin s’en faut, cultivés, Jean-Paul Gousset a la culture et l’érudition que l’on rêverait d’avoir et que l’on souhaiterait encore voir dispensée. Il a l’humour de celui qui n’est plus impressionné par les tendances de pensée qui se succèdent, et aime que les choses soient dites, mais bien dites. Un bonheur, en somme, lorsqu’on veut revivre la vie à Versailles à l’époque de la construction du petit théâtre sans s’encombrer de fausses interprétations de l’Histoire, qu’elles soient idéalisées ou au contraire écornées.
Oh, je ne saurais vous redire tout ce que Jean-Paul Gousset nous a appris, les sujets ont été fort nombreux. Mais au sujet du goût de l’époque pour le jeu théâtral, j’ai noté des réflexions plaisantes, je à savoir que l’élégance d’une reine c’était aussi de savoir, même si personne n’allait oser le lui faire remarquer, qu’elle ne connaissait pas son texte, et d’être mortifiée à cette idée. Ainsi, nous dit Jean-Paul Gousset,
Un amateur ne sait pas qu’il ne sait pas son texte.
Un professionnel sait qu’il ne sait pas son texte.
Ce qui m’a rappelé la phrase de Guitry qui, face à une comédienne lui annonçant avec fierté qu’elle ne ressentait pas de trac avant de monter sur scène, lui répondit que cela viendrait avec le talent. Autre leçon de cette visite, c’est l’éternel retour des modes : à la fin du XVIIIe on se lasse des jardins architecturés, la mode est dictée par les physiocrates, qui prônent notamment qu’il faut manger ce qui pousse près de nous, quand cela pousse.
Enfin, un fil rouge du discours de Jean-Paul Gousset que l’on a très envie de suivre, c’est celui du XVIIIe comme un siècle auquel notre monde moderne doit énormément de choses, que ce soit dans la pensée, l’art ou encore les sciences. Un sujet à creuser !
Un grand merci à Diane, à Elise, à Jean-Paul Gousset bien sûr, et à une prochaine visite ! Merci également à Adeline à qui j’ai, avec sa permission, volé les belles photos qui illustrent cet article, suivez ce qu’elle fait !
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