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Avant la grande exposition Tim Burton qui débutera en mars, la Cinémathèque propose jusqu’au 29 janvier 2012 de découvrir une des oeuvres mythiques du cinéma muet, Métropolis de Fritz Lang. C’est le seul film a être classé dans le registre international Mémoire du monde de l’Unesco, classé dans la partie allemagne il y côtoie entre autre la 9e symphonie de Beethoven, le fond littéraire Goethe et les contes de Grimm.
Comment exposer un seul film ? C’est cette question qui émergait pour quiconque voulait préparer la visite de l’exposition Métropolis à la cinémathèque Française. Était ce possible ? aborde t’on une oeuvre cinématographique comme une oeuvre d’art ? C’est semble t-il le parti qui a été choisi par la Cinémathèque française. Métropolis en tant qu’oeuvre d’art, détaillée comme pourrait l’être un tableau. Avant de voir l’exposition il y avait cependant un pré-requis du moins pour ceux qui comme moi, en bon cinéphile, ne peuvent aborder l’exposition d’un film s’ils ne l’ont pas vu auparavant. Après ces deux heures et demi passées dans une salle obscure au son de la musique classique, au-delà du film lui même, on reste frappé par les décors, par la vision de cette ville partagée entre ville haute et ville basse et l’on entrevoit tous les films qui en sont les héritiers.
Et ce sont précisément ces décors qui forment la majeure partie de l’exposition, scandés par des extraits du film. De la même manière que le film, l’exposition se découpe en plusieurs tableaux : la cité des fils, la ville ouvrière, la ville haute, le laboratoire rotwang, les catacombes, la cathédrale. On découvre le talent de Erich Kettelhut, dont les vues de cité futuriste ne sont pas sans rappeler celle de Blade Runner. Il avait rejoint sur Métropolis deux autres décorateurs et architectes, Otto Hunte et Karl Vollbrecht, pour la réalisation des décors et des maquettes. Les costumes sont aussi mis à l’honneur par le dessin et la présence de certains d’entre eux, comme celui de Freder, le fils de l’industriel qui a bâti Métropolis, un des personnages principaux du film. Dessins, gravures, costumes, c’est donc un film oeuvre d’art qui nous est présenté à la Cinémathèque. L’envers du décor forme autant de dessins préparatoires, ce parallèle va d’ailleurs au delà du dessin préparatoire puisqu’une place importante est donnée à la restauration même du film, sans laquelle il nous aurait été impossible de revoir ce chef d’oeuvre. On peut d’ailleurs reprocher l’emplacement qui a été choisi pour expliquer la restauration, la taille des cartels aurait mérité une salle où le visiteur puisse s’asseoir pour lire ces précieuses informations, et non un lieu de passage. Heureusement, on retrouve les informations et d’autres éléments tout aussi intéressants sur le site Internet dédié à l’exposition.
Un second regret apparaît quand on aborde ce film comme une oeuvre d’art c’est l’absence de référence à sa postérité. Si celui-ci est quelque peu comblé par le mini site qui donne quelques clès, pour donner toute l’ampleur de ce chef d’oeuvre une partie de l’exposition aurait du être consacrée aux oeuvres que Métropolis a inspiré. Métropolis ouvre en effet la voie à un genre nouveau : la science fiction, sa vision de cité futuriste sera reprise dans Blade Runner de Ridley Scott, on peut aussi se demander si le Cinquième élément d’Eric Besson n’emprunte pas lui aussi les canons de la ville futuriste de Métropolis. Au delà même de la science fiction, les thèmes de Métropolis semble aussi avoir été repris dans un classique de l’animation : le Roi et l’oiseau, crée par Paul Grimaut sur des textes de Jacques Prévert avec la présence d’une ville basse, de catacombes, d’un robot. Autant de questions qui auraient gagné à être abordées dans la dernière partie de l’exposition. Cependant ces inspirations n’auraient pas pu voir le jour sans le talent de Fritz Lang et de ses décorateurs architectes mis à l’honneur dans l’exposition.
Pour aller plus loin voici quelques pistes sur le site de la cinémathèque sur les décorateurs : Erich Kettelhut et Otto Hunte, et un article très complets à lire sur le réseau social Vodkaster sur la postérité de Métropolis : Les enfants de Métropolis.
[…] SMV, j’eu d’ailleurs le plaisir d’écrire sur cette exposition sur le blog Carpewebem. J’ai donc comme vous pouvez le voir une longue histoire avec Métropolis et pour écrire cet […]