« Panem et circenses » de Kate Lyddon à la Galerie Charlot

Du 1er mars au 2 avril 2011, la galerie Charlot présente sous le titre Panem et circenses (Du pain et des jeux) l’exposition de Kate Lyddon, qui parle comme son nom l’indique de la dégénérescence, décadence des individus modernes, tels les romains de 100 avant J.C. pour lesquels Juvenal avait écrit l’expression.

Je vous avais déjà parlé de la galerie Charlot lors de l’exposition Jeunes Talents où se trouvaient des dessins d’Aurélie Gravelat, artiste dont vous devriez entendre des nouvelles d’ici peu, ici même. Non seulement la galeriste Valérie Hasson-Benillouche met en avant de jeunes artistes, ou des artistes peu représentés en France, mais en plus elle s’investit en collaboration avec des galeristes étrangers pour faire voyager des oeuvres et des artistes dans le cadre d’échanges entre galeries. C’est grâce à l’un de ces échanges que Kate Lyddon, représentée par la galerie d’Ys à Bruxelles et repérée notamment à la foire Chic Dessin 2010, est aujourd’hui exposée à la galerie Charlot.

Le titre Panem et circenses évoque la décadence préliminaire à la chute de l’empire romain, et c’est une décadence moderne qui est au coeur de l’exposition de Kate Lyddon : dans des intérieurs à la fois dépouillés et luxueusement meublés, ici d’une chaise et d’un guéridon, là d’un pouf, là encore d’un lit ou d’une baignoire, sont installés, vautrés, des humains essentiellement bourrelets, flasques. Kate Lyddon utilise des techniques mixtes, dessin et collage, peinture et collage, où les collages sont aussi bien des papiers peints que des cheveux. Sur les peintures aux couleurs vives voire brutales, Kate Lyddon représente des êtres humanoïdes gris, éléphants. Sur les dessins, des crayonnés atténués superposés au trait final donnent une impression de mouvement vers un double, vers une seconde identité comme plue en vie. Pour compléter ces scènes, Kate Lyddon insère des phrases déformées au coeur de ses décors et de ses personnages, comme des appels sourds de ceux-ci vers des idéaux sentimentaux venus tout droit de paroles de chansons pop : « Feeling you holding me », « Sweet, lovely », « Kissing and loving », … Une exposition en forme d’avertissement.

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