Melvin Sokolsky, Rétrospective chez Art District

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Du 7 juillet au 3 septembre 2011, la galerie Art District du Royal Monceau consacre une Rétrospective à l’oeuvre photographique de Melvin Sokolsky, grand nom de la photographie de mode mais aussi de la réalisation de films publicitaires. Au delà des aspects marchands, on fait la connaissance d’un artiste qui met la technique au service du rêve.

Over New York, New York, 1963 - © Melvin Sokolsky

Né en 1938, Melvin Sokolsky est engagé dès ses 21 ans par le magazine Harper’s Bazaar, et travaille par la suite avec les plus grands titres américains. Il se consacre ensuite de 1975 à 2000 au métier de réalisateur dans la publicité avant de revenir à la photographie de mode. Dans ces deux domaines ses travaux seront couronnés de succès et récompensés par des prix et des acquisitions et expositions par les plus grands musées (Victoria & Albert Museum, musée du Louvre, Museum of Modern Art).

Fly High, Paris, 1965 - © Melvin Sokolsky

L’exposition à la galerie Art District du Royal Monceau (d’autres photographies se trouvent sur les murs du bar de l’hôtel) met l’accent sur deux séries, Bubble (1963) et Fly (1965), mais l’on y verra aussi plusieurs Big Chairs (1963) et des images de la femme maquillée ou tatouée de lumière : Tooker Lips (1965), Flower Tattoo (1964), Lip Streaks (1967).

Sidekick, Paris, 1965 - © Melvin Sokolsky

Les clichés de Melvin Sokolsky sont d’une indéniable modernité photographique. A de nombreuses reprises, on est surpris de se savoir face à des photographies des années 60, et souvent ce sont bien plutôt les robes des mannequins qui nous le rappellent. En effet, par le truchement d’une grande minutie technique de retouche des négatifs, Sokolsky produit des images magiques, surnaturelles, oniriques qui appartiennent à hier, aujourd’hui et demain. La parisienne de Fly High (1965) a une robe si légère qu’elle décolle au dessus des volées de marches de Montmartre, celle de Side Kick (1965) abandonne son dîner mondain par les airs. La bulle qui emmène l’égérie sur la Seine laisse celle-ci d’huile, et elle aussi s’envole au milieu des arbres (des jardins du Palais Royal ?) dans In Trees (1963).

On the Seine, Paris, 1963 - © Melvin Sokolsky

La contingence de l’utile et du technique qui s’efface pour laisser place au rêve, c’est aussi la définition du palace : ce serait un sens que pourrait vouloir exprimer avec raison le Royal Monceau dans son choix de cette deuxième exposition à l’Art District… mais vous savez que j’aime interpréter et créer de belles significations !

In Trees, Paris, 1963 - © Melvin Sokolsky
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