Pendant les festivités pour les 40 ans des premiers pas de l’Homme sur la Lune, la NASA et les vétérans de l’aventure spatiale Apollo 11 Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin ré-émettent le souhait d’envoyer des astronautes sur Mars. On dit alors que les Etats-Unis doivent prendre la décision cruciale d’investir ou non dans cette aventure. Immédiatement après, les media enchaînent avec :
Une faible majorité d’Américains (51%) estime que les Etats-Unis devraient envoyer des astronautes sur Mars, tandis que 43% s’y opposent.
Mais, de quoi je me mêle ? Depuis quand les décisions qui concernent la recherche scientifique doivent être prises par une population qui ne comprend ni les tenants, ni les aboutissants de celle-ci ? Alors, bien sûr, il ne s’agit pas de laisser libre cours à n’importe quoi. Pour cela, depuis bien longtemps, le monde scientifique recourt à une solution qui a fait ses preuves, et que l’on appelle l’évaluation par les pairs : lorsqu’un projet est envisagé, on fait appel à un comité de spécialistes qui l’étudie, et décide de son intérêt. Avouez que c’est tout de même moins hasardeux que de demander son avis à toute la population, qui en plus a une fâcheuse tendance à se laisser manipuler par ses superstitions, ses préjugés, venant de son environnement moral et médiatique…
Rappelons juste que si l’on avait écouté l’opinion publique, la Terre serait plate, le Soleil tournerait autour, et nous n’aurions pas de vaccins.
Pour ceux qui veulent que les Etats-Unis envoient des austronautes sur la Lune, tapez 1 (bonus: si vous voulez envoyer Guillaume, tapez 3!). Comment ça je mélange les genres, pas si sûr…
Oui, mais c’est pecuniae populi qui payent, alors on peut demander son avis à vox populi, non ?
@Elisabeth : Ah ou mais non. Moi j’atteins mes limites à Eurodisney…
@Christophe :
C’est recevable, mais dans ce cas ça vaut aussi au moins pour toutes les autres grosses dépenses de l’Etat liées de près ou de loin au scientifique et/ou au militaire, et pour lesquelles, par contre, on n’a pas coutume de poser la question au populi : production d’énergie, défense nationale, … Ou en élargissant, à tous les grands travaux.
L’alternative est donc la suivante : soit on fait referendum pour chaque grand projet (et pour moi c’est à la fois coûteux et contre-productif), soit on considère que le pouvoir élu a la légitimité de prendre la décision au nom de ses concitoyens, et pour faire le choix le plus avisé, demande le soutien d’un comité scientifique.
Ceci dit il serait effectivement grand temps de reprendre le programme spatial…
(Complot)
(Moi je dis, ON NOUS MENT, et en guise de mars, on aura une pleine du massachussetts)
Bon mais SINON, je pense comme toi, on y comprend rien. (Mais on est pas teu-bés non plus)
Il arrive parfois que çà soit les plus hautes instances de l’état qui déraisonnent et que çà soit la voix du peuple qui s’avère la plus sage et qui finisse par l’emporter : pour preuve la guerre du Vietnam.
Quel est le rapport entre la guerre du Vietnam et la conquête de Mars ?
La première est une extension de la guerre froide, la deuxième fait déjà partie intégrante de la prochaine guerre froide … contre la Chine !
Pas si sûr que celà soit l’intérêt scientifique qui prime réellement dans tout çà.
Bon bon, ok, çà serait quand même sympa d’aller sur Mars…
^ pas le même Flo qu’au dessus
Oh mais dites, il y a quasiment tout le lectorat scientifique qui réagit ! :-)
De l’avantage des avatars pour différencier les Flo :-)
@Flo avec avatar bonhomme : C’est vrai que j’ai l’impression qu’on se laisse un peu porter, depuis quelques années…
@Flo avec avatar géométrique : Sur la possible déraison des dirigeants, j’en conviens, et tes connaissances historiques ne sont pas à prouver :-) C’est vrai que là où l’exploration spatiale recouvre les intérêts militaires, il y a risque de décisions non raisonnablement et scientifiquement motivées, hélas.
@Bean : Tu y crois, toi, à la thèse du complot/canular du premier pas sur la Lune ?
(moui)
La communauté scientifique continue de se manifester.
J’ai juste une remarque à formuler. Quand tu te demandes pour quelle raison on demande son avis à un populace ignarde sur la Science à laquelle elle ne connaît rien, demande-toi aussi pour quelle raison on lui demande son avis en matière de politique, à laquelle elle ne pane rien non plus.
Pourquoi lui a-t-on demandé son avis à propos de la constitution européenne alors que personne n’a été capable de la lire jusqu’au bout sans s’endormir? Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres!
@Bean : C’est vaste, cette affaire. Et les arguments des deux côtés se basent sur de la science pas facile facile…
@Alex : Sonnez le tocsin, sus aux intrigants ! Vive le roy ! ;-)