Alice au royaume des cartes à jouer, de Tenniel à Pat Andrea, au musée français de la carte à jouer

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Du 7 décembre 2011 au 11 mars 2012, le Musée Français de la Carte à Jouer à Issy-les-Moulineaux présente une exposition consacrée à la place du jeu et des cartes à jouer dans les oeuvres de Lewis Carroll, et en particulier dans la plus célèbres : les aventures d’Alice au pays des Merveilles

Lewis Carroll et Alice au pays des Merveilles sont à l’honneur en ce moment : on va parler aujourd’hui de l’exposition d’Issy-les-Moulineaux, mais une autre exposition se déroule en même temps à Rennes et occupe tout le rez-de-chaussée des Champs Libres.

Comment aborder un chef d’oeuvre aussi riche en références et en interprétations que Alice au pays des Merveilles, comment également ne pas manquer d’évoquer la personnalité de Charles Lutwidge Dodgson alias Lewis Carroll et l’effervescence de son esprit, tout en rendant hommage aux illustrateurs qu’il a inspirés ? Je vais essayer de caser dans un recoin d’agenda de mon prochain séjour rennais la visite de l’expo qui s’y tient, mais à Issy-les-Moulineaux l’angle choisi pour aborder l’oeuvre était tout trouvé. C’est le musée français de la carte à jouer, sis dans le même bâtiment que le musée de la ville, qui organise cette exposition, et pense ainsi naturellement le thème et la scénographie autour des cartes à jouer, qui apparaissent dans trois chapitres des aventures d’Alice (ch . 3 : « Le terrain de croquet de la Reine », ch. 11 : « Qui a volé les tartes ? », ch. 12 : « La déposition d’Alice »), mais aussi autour des jeux, importants dans l’oeuvre de Lewis Carroll. Des jeux de logique sortis de son imagination de mathématicien, et destinés à titiller l’esprit de ses contemporains.

Le musée français de la carte à jouer annonce la couleur d’entrée de jeu : l’exposition nous accueille avec un guéridon sur lequel repose une fiole étiquetée « bois-moi », et un parcours entre de grandes cartes à jouer qui se contorsionnent. Un écriteau nous prévient que l’on n’évoluera pas dans une exposition normale : comme dans la chute d’Alice au fond du terrier du lapin blanc, haut et bas n’ont plus de sens, et la scénographie en fait bel usage.

Le parcours présente d’abord l’auteur, puis introduit l’histoire des cartes à jouer pour nous apprendre que quand Lewis Carroll écrivait Alice, ou quand John Tenniel l’illustrait, les cartes à jouer qui les inspiraient étaient certes de fabrication anglaise, mais elles étaient des descendantes de cartes produites à Rouen ! Jusqu’en 1628, année où les îles britanniques décident l’interdiction d’importer des cartes étrangères, c’est là que sont produites les cartes à jouer utilisées par les anglais.

On découvre ensuite quelques-uns des jeux inventés par le professeur Dodgson, et on peut même y jouer ! Le reste, conséquent, de l’exposition, montre les très nombreuses oeuvres et produits interprétant, illustrant voire détournant l’univers d’Alice : livres pour enfants, jeux de société, mais aussi films. On retrouvera donc bien sûr la version de Walt Disney !

L’exposition invite enfin un artiste contemporain représentant la Nouvelle Subjectivité, Pat Andrea, à exposer son interprétation d’une Alice « plus moderne et entièrement revisitée ». Peut-être par conservatisme, je ne m’attarderai pas sur ce projet, lui préférant éminemment les illustrations de la fin du XIXe siècle, celles notamment de Peter Newell, et bien sûr celles de John Tenniel. Celles-ci illustrent l’édition que je possède d’Alice in Wonderland et de Through the looking glass, aux tranches dorées et à la couverture tendue de tissu rouge. On ne se refait pas, et je ferai manger sa tablette à celui qui me proposera une version électronique.

Revenons à l’exposition : elle ravira tous les amateurs de l’univers d’Alice et sera une belle découverte pour les autres. Ne la manquez pas !

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