Wim Delvoye – « Au Louvre »

[Rating:3/3]

Du 31 mai au 17 septembre 2012, le Louvre invite l’artiste contemporain belge Wim Delvoye à intervenir dans ses salles. Comment dire autre chose que : on aime.

Je rêve que cet artiste fasse le design de mes prochaines cartes de visite.

Quand l’artiste qui a créé Cloaca est invité dans les salles Napoléon III (le département des objets d’art) du Louvre, on peut s’attendre à ce que cela fasse causer. Inviter l’art contemporain à se confronter à tout le reste de l’histoire de l’art est de nos jours si peu scandaleux et si fashionable que personne ne s’en prive plus. Les confrontations ont pourtant déjà été violentes. Je pense bien sûr à Koons et Murakami à Versailles. Joana Vasconcelos vient d’y installer ses ouvrages, il va donc falloir que je me déplace. Mais qu’on ne blâme pas toutes les initiatives du château en ce sens : l’exposition Le XVIIIe au goût du jour, qui mêlait les robes anciennes aux créations de la haute couture la plus contemporaine dans le décor des appartements du Grand Trianon était sans conteste une réussite.

Mais revenons à Wim Delvoye. Le redouté tatoueur de porcs belge et producteur de machines à excréments avai déjà invité, souvenez-vous, à investir le musée Rodin, et il avait su montrer son élégance. Le résultat m’avait convaincu : Delvoye joue avec maestria du répugnant, fait de l’esthétique avec du trivial, joue à tromper la première vue en ne lui conférant qu’une subtile étrangeté qui pousse à se pencher vers les détails… pour mieux admirer les outils de son crime. Ou comment le titre d’une oeuvre qui semble entouré d’une couronne de feuilles est en fait orné d’une chaîne de tronçonneuse. Tantôt fin orfèvre de l’acier Corten au goût prononcé pour les architectures gothiques, tantôt fondeur de statues rorschachiennes qui, gageons-le, pourraient être prises par nombre de visiteurs pour des éléments de la collection permanente, l’artiste belge sait détourner les idoles en conservant leur majesté. On aimerait le voir invité par bien d’autres musées !

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5 commentaires

  1. Anaïs
    29 juillet 2012
    Répondre

    Je conteste le « sans conteste »…

Répondre à Guillaume Ansanay-Alex

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