Turner et ses peintres, aux Galeries nationales du Grand Palais

Du 24 février au 24 mai 2010, les Galeries nationales du Grand Palais proposent Turner et ses peintres, une exposition dédiée à un Turner vu par le prisme des tableaux des maîtres qui l’ont inspiré. Une vision pertinente, servie par une excellente expographie.

« Yesterday evening Mrs. Arundel insisted on my going to the window, and looking at the glorious sky, as she called it. […] It was simply a very second-rate Turner, a Turner of a bad period, with all the painter’s worst faults exaggerated and over-emphasised. » Oscar Wilde, Intentions

Au tout début du XIXème siècle, quand le jeune Joseph Mallord William Turner étudie à la Royal Academy of Arts, celle-ci dispense une éducation qui exhorte les étudiants à s’inspirer et chercher à atteindre l’excellence des maîtres anciens. Ceux de Turner sont d’abord aquarellistes : Piranesi, Ducros, puis lorsqu’il adopte la peinture à l’huile, ce sont le Lorrain, Wilson, Titien, Poussin, Watteau, Gainsborough, qu’il étudie et qui l’inspirent. Petit à petit, ses oeuvres s’écartent de plus en plus de leurs modèles, rénovent le paysage classique, donnant certaines de ses oeuvres les plus marquantes, telle Snowstorm, et le plaçant comme précurseur du mouvement impressionniste.

L’expographie choisie est à la fois simple et redoutable : présenter, pour la plupart des oeuvres, côte à côte le tableau de Turner et celui du maître dont il s’inspire. Le visiteur est donc naturellement amené à comparer, jouer au jeu des différences, décider du peintre qu’il préfère, le maître ou l’élève. Et est encouragé en ce sens par l’audioguide, qui lui donne des clés de décryptage du chemin d’un tableau à l’autre. A mon goût, mais je goûte peu l’impressionnisme vers lequel tend Turner, l’élève dépasse rarement le maître ; Turner n’est génial que lorsqu’il se libère d’un modèle. En bref, une exposition à voir et à recommander puisqu’elle permet d’apprendre à connaître, à redécouvrir un peintre, tout en ouvrant sur d’autres. A noter également, une belle réalisation scénographique, avec une salle imitant la Turner’s gallery : murs rouges, lumière venant du plafond protégée par velum… un petit saut dans le temps et dans l’espace.

Les Galeries nationales du Grand Palais sont toutefois victimes de leur succès : une attente interminable avant d’entrer, et une visite rendue difficile par la foule bien trop nombreuse, bruyante et bousculante dans les salles…

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5 commentaires

  1. 5 avril 2010
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    Pour Picasso, j’y étais allée avec une amie un vendredi après le travail: pas trop de queue, pas trop de monde.
    Peut-être que pour Turner, je pourrais essayer la même technique, ou c’est encore pire que Picasso ?

  2. 5 avril 2010
    Répondre

    PBMV :: J’avoue, j’y suis allé un dimanche vers 17h. La dernière fois c’était un samedi, et encore avant, c’était lors de la nuit des musées, et là c’était le pire. En semaine après le travail, il y a une chance. Je ferai ça pour ma prochaine visite.

  3. Edena
    27 août 2010
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    Hola,

    Je me demandais si tu l´avais vue, et souhaitais lire ta critique:
    Je suis en effet à Madrid, et j´y vais de ce pas, plus enthousiaste que prévue à la lecture de ton billet!
    Merci Guillaume, ;-)

  4. 27 août 2010
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    Hello Edena !

    Haaaan, tu vas voir l’expo au Prado, prends-moi des photos du musée !

    Bisous !

  5. Edena
    7 septembre 2010
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    Euh…
    tu voulais quoi comme photos??
    j’ai ton message un peu après la bataille, lol, mais je dois avoir une image extérieure( sans moi dessus) avec l’affiche de l’expo. Tu me dis??

    bises

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