Comme des Garçons – White Drama, aux Docks

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Du 13 avril au 7 octobre 2012, le musée Galliera propose une nouvelle fois des expositions hors de ses murs (il réouvrira au printemps 2013). C’est aux Docks, cité de la Mode et du Design, que se pose l’équipe d’Olivier Saillard, pour deux expériences dans des univers très différents, ceux de Cristóbal Balenciaga et de Comme des Garçons.

Comme des Garçons - White Drama, vue de l'exposition
Comme des Garçons - White Drama, vue de l'exposition

Quelques mots d’abord sur l’exposition de la collection printemps-été 2012 « White Drama » de Comme des Garçons. Certes l’idée de montrer au public des créations qui ne pouvaient être vues que par les professionnels de la mode est séduisante. Mais justement, cette distance dénoncée par la styliste et propriétaire de CDG, Rei Kawakubo, se retrouve dans la scénographie de l’exposition. D’abord, bien sûr, on a perdu le spectacle des robes portées, et on en fait le deuil : aucune photo ni vidéo du défilé n’est là pour nous les montrer. Le parti pris est-il justement de nous les faire apprécier d’une autre manière ? Hélas, la mise à distance est recréée d’une manière très frustrante à l’aide de bulles de plastique épais (qui empestent toute la salle. Oui, l’aspect olfactif est important dans une exposition !) qui empêchent, par la distorsion et les reflets qu’elles engendrent, de bien voir les textures et les cartels. Lorsqu’on veut mettre en valeur des robes blanches, ne faut-il pas se poser plus de questions sur la lumière ?
Des fiches reprenant les cartels et le texte de présentation de l’exposition sont jetées en vrac sur une chaise de médiateur, dans des protections plastifiées souples, usées, cornées, pour un effet des plus cheap.
Vue ainsi, l’exposition est une manière des plus désagréables de s’adresser au public, en ne lui proposant qu’une délectation inconfortable des oeuvres lui rappelant, en l’espèce, son statut de noname vis-à-vis de la haute couture.

J’ai promis sur Twitter une autre interprétation plus positive. Elle consiste à supposer que l’exposition est une tentative de présenter les mannequins comme des être d’un autre monde, parallèle, séparé du nôtre, éphémèrement visible à travers une frontière fine, floue et infranchissable, celle de la distorsion du réel. Distorsion de la lumière, distorsion des rituels. Ainsi la mariée est en camisole de force, les fleurs décoratives deviennent envahissantes et se font linceul, le vêtement prend possession du corps et devient prison. Les bulles seraient-elles alors là pour nous protéger ?

A vous de choisir votre interprétation ou d’en imaginer une autre. Je vous offre en conclusion le défilé printemps-été 2012 de Comme des Garçons, pour vous donner une première idée, ou une seconde si vous avez déjà vu l’exposition.

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