Beauté animale, au Grand Palais

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Du 21 mars au 16 juillet 2012, le Grand Palais laisse Emmanuelle Héran, directeur scientifique adjoint de la RMN, construire une exposition à thème : celui de l’animal. Un parcours dans l’art animalier de la Renaissance à l’art contemporain.

Théodore Géricault, Tête de lionne, vers 1819 - Paris, Musée du Louvre, département des peintures - © Service presse réunion des musées nationaux - Grand Palais / Christian Jean

Après les traités de chasse de Gaston Fébus et d’autres auteurs du Moyen-Âge qui déjà proposent des recueils d’études réalistes d’animaux, au Grand Palais l’exposition démarre à la Renaissance avec le mouvement naturaliste et les Tierstücke de Dürer. Les représentations des animaux deviennent des oeuvres à part entière, datées, signées, destinées à la collection.

Le parcours n’est pas construit chronologiquement, ni même, semble-t-il, comme un seul propos, mais comme une succession de sujets terminée par une morale de l’histoire. Des sujets plutôt bien traités, pertinemment illustrés par les oeuvres accrochées, même si on ressent une impression de survol, à quitter aussi vite un sujet pour un autre. Cela dit, on croit entendre quand même, peut-être pas un discours, mais au moins une remarque s’exprimer dans l’exposition, qui nous dit que l’histoire de l’art animalier est bien une partie semblable au tout, qu’on y retrouve la trace des mêmes mouvements que dans la « grande » histoire de l’art.

Exemple : au début du XXe siècle, alors que les impressionnistes se font connaître, Calder veut rompre avec la représentation fidèle, analytique des animaux pour leur préférer une synthèse de silhouette, d’attitude, de moment.
Autre élément, plus surprenant encore, le parallèle qui se dessine entre l’histoire des musées et celle des zoos. Tout comme les cabinets de curiosités tendent à disparaître au XIXe siècle pour laisser place aux musées, les ménageries privées se voient remplacées à la même époque par des zoos visitables par tous. L’institutionnalisation de l’étude des animaux et de la recherche en histoire naturelle était déjà en marche depuis la fondation du musée national d’histoire naturelle en 1793.

Gilles Aillaud, Ours blanc, 1981 - Huile sur toile, 190x150 cm - Villeurbanne, Collection Rhône-Alpes, Institut d'art contemporain Villeurbanne/Lyon - © Musée d'art moderne de Saint-Etienne métropole / Yves Bresson / Adagp, Paris 2012

La fin de l’exposition nous rappelle à notre responsabilité : le dodo, alors qu’il n’avait pas de moyen de s’envoler ou de se défendre et n’était pas comestible, a été victime de l’homme. L’ours polaire lui existe encore, mais pour combien de temps encore ? Dans combien de temps les ours blancs n’existeront-ils plus que dans les zoos, condamnés à des vies qui n’ont plus rien à voir avec leur nature ?

Beauté animale
Grand Palais, Galeries nationales
21 mars 2012 – 16 juillet 2012

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